Le chercheur Alexandre de Vitry, l’artiste plasticienne Julia Gault et l’écrivain Miguel Bonnefoy sont les lauréats respectifs des prix Henri Hertz, Fénéon artistique et Fénéon littéraire 2015.
François Weil, recteur de la région académique Île-de-France, recteur de l’académie de Paris, chancelier des universités leur a remis leur récompense jeudi 7 avril 2016, dans le grand salon en Sorbonne.

La Chancellerie des universités de Paris décerne chaque année plusieurs prix parmi lesquels les prix Fénéon et le prix Henri Hertz.
Ces prix ont en commun de récompenser, comme l’explique François Weil, « une œuvre en devenir, celle d’un jeune artiste, d’un jeune chercheur, d’un jeune écrivain ».

Alexandre de Vitry, lauréat du prix Henri Hertz 2015

Poète, écrivain et journaliste, Henri Hertz mit sa plume sarcastique et son esprit ouvert, généreux et libéral au service des faibles et des opprimés, contre l’autoritarisme et toutes les formes d’exclusion, depuis la fin du 19ème siècle jusqu’à la première moitié du 20ème siècle.

Le prix Hertz récompense ainsi, depuis sa création en 1986, une œuvre ou une thèse propre à faire connaître ou comprendre les préoccupations éthiques et civiques qui étaient celles d’Henri Hertz.

Le jury a, pour l’édition 2015, récompensé le travail d’Alexandre de Vitry : « Conspirations d’un solitaire. L’individualisme civique de Charles Péguy », paru aux éditions Les Belles Lettres.
L’ouvrage, fruit d’un travail de thèse en littérature et civilisation française soutenue à l’université Paris-Sorbonne, porte sur l’œuvre de Charles Péguy, journaliste et écrivain engagé.
Le livre s’attache plus particulièrement à approfondir un aspect peu étudié du travail de Péguy, l’articulation de ses œuvres en prose et de ses engagements politiques, et constitue selon François Weil «  un modèle exemplaire de l’esprit créatif et innovant du travail de recherche ».

Julia Gault, lauréate du prix Fénéon artistique 2015

Le prix Fénéon a été créé à l’initiative du critique d’art Félix Fénéon et de sa femme, Fanny, qui ont légué le bénéfice de la vente de leur collection de tableaux à l’Université de Paris.
Depuis sa création en 1949, nombre d’artistes de renom tels que Paul Rebeyrolle, Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, le sculpteur Louis Derbré et bien d’autres l’ont reçu à l’aube de leur carrière.

Pour l’édition 2015, le choix du jury s’est porté sur les œuvres de Julia Gault, élève de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD).
Son œuvre – sculptures, installations et vidéos – touche selon ses propres mots à « des problématiques qui parlent du lien intime et à la fois universel qu’entretiennent le corps et le ciel ». Cette relation des hommes au ciel, fil rouge de son travail, s’exprime dans la tension de la matérialité du corps, lourd et périssable, qui tend à dépasser sa condition pour atteindre le ciel, physiquement et spirituellement.
Les sculptures de Julia Gault privilégient ainsi la dimension de la verticalité : trait d’union entre le haut et le bas, élan, ascendant ou descendant, toujours chargé d’une profondeur existentielle.

Julia Gault a d’ores et déjà exposé dans des lieux prestigieux tels que l’Institut du Monde arabe, la chapelle du musée de Saint-Denis ou encore l’Espace Beaurepaire.

Portfolio de Julia Gault

Miguel Bonnefoy, lauréat du prix Fénéon littéraire 2015

Le prix Fénéon littéraire a quant à lui été attribué à Miguel Bonnefoy – qui, en déplacement en Argentine, n’a pas pu être présent lors de la cérémonie – pour son premier roman, « Le voyage d’Octavio », publié aux éditions Payot & Rivages.

Auteur de nationalité vénézuélienne, mais vivant à Paris, Miguel Bonnefoy est un jeune romancier à l’avenir prometteur, déjà lauréat du prix du Jeune Écrivain de langue française en 2013 pour sa nouvelle « Icare », et du grand prix de la Nouvelle de la Sorbonne Nouvelle avec « La Maison et le Voleur ».

« Le voyage d’Octavio » narre les tribulations d’un analphabète vénézuélien qui, de péripéties en péripéties, va se réapproprier son passé et celui de son pays. Cette œuvre, qui navigue entre la fable, la légende, le récit mythique et le voyage initiatique, a déjà valu à son auteur d’être finaliste du prix Goncourt du premier roman, et récompensé par le prix Edmée de la Rochefoucault et le prix de la Vocation.
Ce livre permet désormais à Miguel Bonnefoy de rejoindre les rangs prestigieux des récipiendaires du prix Fénéon.