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Agenda de la Villa Finaly

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Workshop « Unir en divisant : le (s)partimento dans le décor de la Renaissance »

Union from Division : (S)partimento and Renaissance Decoration

Unir en divisant: le (s)partimento dans le décor de la Renaissance

Unire dividendo: lo (s)partimento nella decorazione del Rinascimento

 

Workshop international organisé par la Villa Finaly et le Kunsthistorisches Institut in Florenz, avec le soutien de l’INHA, 12-13 décembre 2019, Florence, Villa Finaly /KHI.

Unir en divisant. Le (s)partimento dans le décor de la Renaissance - Programme

Les recherches sur la genèse et l’interprétation des décors de la Renaissance ont connu un important renouvellement ces vingt dernières années. À l’époque objet d’un investissement singulier tant de la part des artistes que des commanditaires et conseillers, le décor renaissant s’est désormais imposé comme un champ d’étude fécond, propice aux avancées méthodologiques et aux échanges interdisciplinaires. Toute approche théorique du décor implique en particulier la notion de partimento, qui mérite encore bien des approfondissements. Terme appartenant à la langue italienne, lorsqu’il se présente dans les écrits sur l’art il apparaît intrinsèquement relié à d’autres notions clés de la théorie artistique, telles que « composition », « invenzione », « disegno », ou encore « ornement ». Il invite d’une part à enrichir l’idée de la répartition, de l’ordre et de la bienséance, de l’autre à reconsidérer les interactions entre la pensée et la pratique, l’iconographie et sa présentation, tout comme le rapport de l’œuvre d’art à son espace physique et culturel. C’est sur ces aspects que le présent atelier – destiné aux chercheurs débutants et confirmés – propose de mener une réflexion collective de fond, en recherchant les traces d’une théorie du partimento à travers ses répercutions dans les pratiques artistiques, considérées au prisme de leur fonction décorative.

Tel que défini par les Académiciens de la Crusca dès leur premier Vocabolario, le partimento, aussi orthographié spartimento, est avant tout une division, soit le résultat de la séparation de deux éléments distincts au sein d’un même ensemble. Le vocable est utilisé dans la littérature artistique de la Renaissance spécialement sous la plume de Giorgio Vasari, qui en fait l’un des outils de son lexique permettant le mieux d’exprimer ses vues théoriques en matière de décor, toutes techniques, médiums et supports confondus ; en effet, pour l’auteur des Vies le (s)partimento est relatif aussi bien à l’action de composer un décor, agencé avec raison dans chacun de ses éléments, qu’au résultat de ce même agencement, destiné à un jugement esthétique. Ainsi des œuvres aussi différentes que le pavement du Duomo de Sienne, les Portes du Paradis de Ghiberti, la voûte de la Chapelle Sixtine, ou les jardins de Boboli, sont-elles toutes louées, entre autres, pour leur (s)partimento : mot qui se réfère essentiellement au schéma visuel sous-jacent suivant lequel le décor est divisé, distribué et articulé en plusieurs sous-parties ou compartiments. Si le rapport entre cette notion employée par Vasari et l’art de la Renaissance a en partie été étudié, notamment dans le domaine de la peinture à fresque, la recherche sur le partimento ne saurait se limiter à ces occurrences vasariennes, puisque le terme et ses dérivés apparaissent dans bien d’autres textes et sources documentaires, allant d’un dessin annoté par Giuliano da Sangallo aux traités de Vincenzo Danti ou Pellegrino Tibaldi. De là, rechercher les indices d’une théorie du partimento dans les pratiques décoratives aboutit aussi à s’interroger sur l’existence d’une dimension symbolique attribuée au décor à la Renaissance, tout en reflétant les spécificités propres à chaque technique artistique. Par ailleurs, derrière le partimento se manifeste fondamentalement l’expression des concepts d’harmonie, d’eurythmie et d’ordre universel ; et ces lois en apparence tacites qui régissent la conception d’un espace idéal pourraient être appréhendées par le biais d’une analyse comparative des œuvres.

Cet atelier est l’occasion d’observer la façon dont une notion récurrente de la théorie de l’art à la Renaissance se traduit au sein de la production effective, dans la pluralité des médiums, techniques et supports, ou à l’inverse, d’examiner l’impact des œuvres mêmes dans la construction de la pensée théorique. L’objectif est d’élaborer une nouvelle contribution sur les tensions entre théorie et pratique dans l’organisation spatiale et signifiante des ensembles décoratifs.