Remise de la médaille d’or du CNRS à Jules Hoffmann

JHoffman_CNRS_2011_webAprès avoir reçu le prix Shaw en sciences du vivant et médecine, le prix international Canada Gairdner et le prix Keyo, puis s’être partagé avec Bruce Beutler et Ralph Steinman, samedi 10 décembre à Stockholm, le prix Nobel de physiologie et médecine, Jules Hoffmann s’est vu remettre le 13 décembre, des mains de Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, lamédaille d’or du CNRS – plus haute distinction scientifique en France – lors d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence notamment d’Alain Fuchs, Président du CNRS.

Jules Hoffmann, éminente personnalité de la recherche française

Né en 1941 au Luxembourg (il prend la nationalité française en 1970), fils d’un professeur de sciences naturelles en lycée, Jules Hoffmann s’est très vite passionné pour la zoologie et l’entomologie, publiant son premier article sur les criquets, dans les Archives grand-ducales des sciences…à l’âge de 17 ans ! Suivra une thèse de biologie expérimentale à l’université de Strasbourg portant sur les mécanismes de défenses antimicrobiens des criquets, point de départ des savantes recherches pour lesquelles ce spécialiste des mécanismes de défense des organismes est aujourd’hui récompensé.
En 1978, il crée le laboratoire CNRS « Réponse immunitaire et développement chez les insectes », qu’il dirige jusqu’en 2006 et au sein duquel il s’intéresse progressivement aux mécanismes de défense de la drosophile, à la manière dont cet insecte combat les infections.
Il poursuit parallèlement sa brillante carrière : nommé en 1994 directeur de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire de Strasbourg, il a aussi œuvré à la tête du Département des sciences de la vie du CNRS et présidé l’Académie des sciences de 2006 à 2008.
En cette année 2011, alors qu’à 70 ans il continue assidument ses recherches, Jules Hoffmann rejoint – après Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier en 2008 – le cercle prestigieux des 11 français récompensés par un prix Nobel en médecine (sur les 53 toutes catégories confondues) et est récompensé en France par la non moins prestigieuse médaille d’or du CNRS. Une grande première qui témoigne de l’excellence scientifique de la recherche française.

Une avancée significative dans le domaine de l’immunité humaine

Les recherches de Jules Hoffmann sur « l’immunité innée » des drosophiles et la découverte en 1996 du rôle du récepteur Toll dans cette immunité vont lui permettre d’approfondir la compréhension des mécanismes immunitaires chez l’homme. En effet, si cette immunité innée est le seul système de défense des insectes et invertébrés contre les agressions microbiennes, chez l’homme elle se combine à « l’immunité adaptative » – apparue avec l’évolution et qui possède une sorte de mémoire des agresseurs – et joue notamment un rôle essentiel dans la vaccination. Concrètement, avec l’apport de Bruce Beutler, qui explicite le fonctionnement chez l’homme de récepteurs homologues de Toll dans la défense antibactérienne, les recherches menées par Jules Hoffmann dans son laboratoire du CNRS ont « ouvert de nouvelles voies pour le développement de la prévention et pour des thérapies contre les infections, les cancers et les maladies inflammatoires » (jury du prix Nobel).

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