Mercredi 19 décembre, l’anthropologue Philippe Descola, récent invité d’honneur de la cérémonie de remise des Prix solennels de la Chancellerie des universités de Paris, s’est vu remettre, des mains de Geneviève Fioraso, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la médaille d’or du CNRS – plus haute distinction scientifique en France – dont il est le lauréat pour l’année 2012. La cérémonie, qui a eu lieu dans le Grand Amphithéâtre en Sorbonne, s’est déroulée en présence notamment de François Weil, Recteur de l’académie, Chancelier des universités de Paris et d’Alain Fuchs, Président du CNRS.

Philippe Descola, un scientifique internationalement reconnu

Philosophe de formation, anthropologue spécialiste des Indiens d’Amazonie et du rapport à la nature établi par les sociétés humaines, Philippe Descola est professeur au Collège de France dans la chaire d’Anthropologie de la nature, Directeur d’études à l’EHESS et Directeur du Laboratoire d’anthropologie sociale (Collège de France/C.N.R.S./E.H.E.S.S.) fondé en 1960 par Claude Lévi-Strauss. Membre étranger de la British Academy ainsi que de l’American Academy of Arts and Sciences, il est Président de la société des américanistes depuis 2002 et officier dans l’ordre de la Légion d’honneur (2009).

Au cours de sa carrière, Philippe Descola a publié de nombreux ouvrages de référence traduits en anglais dont La Nature domestique (1986), Les Lances du crépuscule (1993), Par-delà nature et culture (2005) ou encore Claude Lévi-Strauss, un parcours dans le siècle (2012).
Ses travaux ethnographiques menés en Equateur auprès des Indiens Jivaros Achuar ont révolutionné les études sur l’Amazonie.

La quatrième médaille d’or du CNRS dans le domaine de l’anthropologie

La médaille d’or du CNRS distingue chaque année, depuis sa création en 1954, l’ensemble des travaux d’une personnalité scientifique qui a contribué de manière exceptionnelle au dynamisme et au rayonnement de la recherche française. Sur les 64 médailles décernées depuis 1954, 14 ont récompensé un chercheur en sciences humaines et, parmi ceux-ci, seulement 4 anthropologues. Philippe Descola rejoint ainsi Claude Lévi-Strauss (1967), André Leroi-Gourhan (1973) et Maurice Godelier (2001) avec cette médaille qui vient récompenser ses travaux sur les usages et les connaissances de la nature dans les sociétés tribales, qui dépassant l’opposition entre nature et culture ont profondément redéfini la dialectique structurant notre propre rapport au monde et aux êtres.

Le parcours et les travaux de Philippe Descola illustrent toute l’importance de la recherche en sciences humaines et sociales pour l’Homme, ce qu’il a brillement mis en lumière dans son discours de remerciement. Comme le disait Henri Poincaré, « La pensée n’est qu’un éclair au milieu de la nuit. Mais c’est cet éclair qui est tout.  » (extrait de « La Valeur de la science » gravé sur la médaille d’or du CNRS).
Geneviève Fioraso, dans son discours, a justement rappelé que la promotion des sciences humaines et sociales sur l’ensemble du territoire est une des grandes priorités du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.