« Un événement effrayant, un projet bouleversant », tels sont les mots utilisés par Marek Halter, parrain de l’événement, pour décrire le concert exceptionnel organisé en Sorbonne à l’occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah : La musique contre l’oubli. Le 27 janvier 2018, sous le haut patronage d’Emmanuel Macron, Président de la République, un poignant hommage musical a ainsi été rendu aux compositeurs juifs tués par les nazis, en présence de nombreuses personnalités parmi lesquelles Gilles Pécout, recteur de la région académique Île-de-France, recteur de l’académie de Paris, chancelier des universités de Paris et Eric de Rothschild, président du Mémorial de la Shoah. Un moment intense qui a ému le public d’un Grand Amphithéâtre comble pour l’occasion, dont 150 élèves et enseignants de l’académie spécialement invités.

La musique pour la dignité, La musique contre l’oubli

Au cœur de la machine concentrationnaire et d’extermination nazie, confronté à un processus de déshumanisation systématique et atroce, nombre d’hommes et de femmes se sachant pourtant condamnés voulurent préserver jusqu’au bout leur part d’humanité. C’est ainsi que, notamment dans le camp de Terezin près de Prague, où les nazis enfermèrent la plupart des compositeurs et interprètes juifs, « derrière les barbelés et à l’ombre des miradors, ces compositeurs ont continué à composer et ces musiciens à jouer » comme le relate Marek Halter. Émue par l’histoire de ces hommes et ces femmes courageux, la pianiste Nathalia Romanenko, élève de l’immense Mstislav Rostropovitch, a décidé de monter l’association Extraodinaria Classica pour faire perdurer, grâce à leur musique, leur mémoire.

Ainsi, dans sa bataille musicale contre l’oubli, l’association à fait escale en Sorbonne, accompagnée de l’orchestre symphonique de la Garde républicaine et de musiciens de l’Orchestre et chœur des universités de Paris (OCUP), pour faire vibrer les notes des graves et belles partitions composées dans les camps par Erwin Schulhoff, Gideon Klein et Viktor Ullmann.

Des partitions inédites ont été présentées lors de ce concert : certaines avaient été écrites par ces artistes sur du papier toilette, derrière les barbelés du camp de Terezin. pic.twitter.com/qxAOPy5r4o

— SorbonneChancellerie (@SorbonneFr) 27 janvier 2018

Le programme

Présentation : Marek Halter

Double concerto pour piano, flûte et orchestre (1^er mouvement) de Erwin Schulhoff
Orchestre symphonique de la Garde républicaine
Sous la direction du colonel François Boulanger
Piano : Nathalia Romanenko
Flûte : Mélisande Daudet

La Liste de Schindler (musique du film) de John Williams
Orchestre symphonique de la Garde républicaine
Sous la direction du colonel François Boulanger
Violon solo : Guillaume Plays

Trio à cordes pour violon, alto et violoncelle de Gideon Klein
Musiciens de l’Orchestre et chœur des universités de Paris
Violon : Anne-Sophie Kassubeck
Alto : Valentine Fischer
Violoncelle : Hanna Salzenstein

Concerto pour piano Op. 25 de Viktor Ullmann
Orchestre symphonique de la Garde républicaine
Sous la direction du colonel François Boulanger
Piano : Nathalia Romanenko