L’Europe en recherche

participants au colloque  "L'Europe en recherche"Ce colloque a réuni plus de 40 interventions avec 33 communications venant de 17 universités de la région parisienne. Rappelons que ce projet est né des suites d’une réunion en 2006 à la Villa Finaly des Vice-Présidents en charge de la recherche dans les universités d’Ile-de-France. C’est la première fois qu’un tel projet a été initié et a pu être mené à bien.

On a pu remarquer la présence d’universitaires florentins et italiens, venus exprès pour cette manifestation. Plusieurs ont déclaré leur grand intérêt pour cette initiative et souhaitent qu’elle puisse se reproduire avec une participation accrue des partenaires locaux.

À l’issue du colloque, la discussion finale a permis de dégager les points suivants :

J.-P. Bartoli et Barthélémy Jobert
  • Tout d’abord s’est exprimée la satisfaction d’avoir pu associer les jeunes chercheurs aux « seniors » puisque chaque université partenaire a proposé à un de ses doctorants d’intervenir au colloque (la représentation maximale pour chaque université était de trois intervenants).
  • Étant donné le climat actuel de morosité, de doute sur le statut de l’Europe et sur la situation de la recherche européenne face aux défis mondiaux, les témoignages et interventions auraient pu faire état d’une réelle inquiétude et d’une profonde perplexité. Or au contraire, la tonalité générale de l’ensemble des communications laissait la place à l’expression d’un relatif optimisme non sans être tempéré par une profonde lucidité.
  • Pendant que l’Europe est en recherche d’elle-même, que la question de l’avenir de sa constitution politique tâtonne, qu’elle entame un difficile processus de refondation, on constate que du point de vue des chercheurs, ses valeurs de solidarité et de confiance dans la démarche intellectuelle qui la fondent semblent plus fortes que jamais. De surcroît, en connaissance des témoignages exprimés dans plusieurs communications, l’Europe de la recherche comme moyen de structuration, d’appui et de valorisation , fonctionne réellement. De ce point de vue, c’est avant tout dans le domaine des sciences exactes que les structures européennes de soutien s’avèrent actives et efficaces. Les exemples du fonctionnement des réseaux européens sur des projets scientifiques ciblés étaient fort éloquents. Le retard des sciences humaines est à cet égard considérable, ce qui est paradoxal puisqu’une grande partie de la construction européenne, par-delà les enjeux économiques majeurs qui ont permis sa fondation, repose sur un idéal humaniste commun.
  • La vertu de cette rencontre est justement de mettre à jour ces disparités disciplinaires et d’en faire un stimulant. Comment faire pour que les SHS puissent atteindre ce niveau de reconnaissance institutionnelle et cette confiance afin qu’elles puissent obtenir les moyens de s’épanouir ? Beaucoup de discussions hors séances traitaient de la question : échanges d’infirmations et conseils circulaient abondamment.
  • À plusieurs reprises s’est reposé non tellement dans les communications que dans les discussions « off » le problème des frontières linguistiques et de la nécessité d’une langue commune pour la recherche. Il importe pour beaucoup de participants, notamment des sciences humaines, de prévenir le risque d’appauvrissement conceptuel né d’une normalisation linguistique. Celle-ci serait au fond sur le plan linguistique la trace d’un impérialisme qui ne correspond plus à ce que peut être un idéal européen contemporain. Mais comment trouver la lingua franca ? Si beaucoup optent pour le plurilinguisme passif force est de constater que cette solution ne fait que déplacer le problème sans le résoudre. Pour d’autres chercheurs, l’efficacité des échanges et la compétitivité scientifique mondiale doit primer.
  • Un point de satisfaction a marqué l’ensemble des participants : contrairement à ce qui s’est déjà produit dans d’autres manifestations interdisciplinaires, les cloisonnements ne se sont pas révélés au moment des séances, mais l’enjeu de la transdisciplinarité a vraiment fonctionné : économistes, juristes, historiens d’art, physiciens, mathématiciens, littéraires… tous ces chercheurs ont assisté aux communications de leurs collègues de disciplines très éloignées, tous se sont écoutés et ont même entretenu de réelles discussions transversales à l’issue des exposés.
  • D’un commun accord, il a été décidé de se lancer dans la publication des actes : les manuscrits devront être prêts d’ici mi-février.

Enfin tous les participants ont exprimé la nécessité de rééditer cette expérience par exemple dans une périodicité d’un congrès tous les deux ans par exemples « les rencontres biennales de la Villa Finaly ». Rarement est offerte en effet la possibilité de rassembler les universités de la Région Ile-de-France sur un projet scientifique commun ; rarement est offerte à leurs chercheurs le moyen de prendre conscience de leur identité commune, de la force de leur potentiel créatif, d’échanger leurs expériences. La vertu fédératrice de ce colloque s’est imposée d’elle-même.

Diaporama

Documents à télécharger :

Programme du colloque

Affiche musique

— Jean-Pierre Bartoli

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