Hommage à Jean Cavaillès

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Lundi 17 février, 70 ans jour pour jour après l’exécution de Jean Cavaillès, grande figure de la Résistance, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et François Weil, recteur de l’académie, chancelier des universités de Paris, accompagnés de nombreuses personnalités de l’enseignement supérieur, ont rendu hommage à ce philosophe et mathématicien mort pour la France qui repose dans la crypte de la Chapelle de la Sorbonne.
La ministre et les nombreuses personnes présentes se sont recueillies devant la tombe de Jean Cavaillès, faisant une minute de silence en l’honneur de ce grand homme, qui a marqué l’enseignement supérieur parisien et l’histoire de la Résistance.

Jean Cavaillès, brillant universitaire et héros de la Résistance

Après de remarquables études secondaires, en particulier en classe préparatoire aux grandes écoles au lycée Louis-le-Grand, Jean Cavaillès est reçu premier, en 1923, au concours d’entrée de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm où il côtoie notamment Raymond Aron. Agrégé de philosophie en 1927, il est également titulaire d’une licence de mathématiques. En 1937, il soutient à la Sorbonne deux thèses, Méthode axiomatique et formalisme et Remarques sur la formation de la théorie abstraite des ensembles sous la direction de Léon Brunschvicg. Quelques années plus tard, en 1941, il y est nommé professeur de logique et de philosophie des sciences.

À cette époque-là, Jean Cavaillès est déjà très engagé dans la Résistance : après avoir cofondé, en 1940, le mouvement Libération-Sud avec Lucie Aubrac et Emmanuel d’Astier de La Vigerie puis participé à la fondation du journal Libération, il est un membre actif du mouvement Libération-Nord. En 1942, il se détache de ce mouvement pour fonder le réseau de renseignement Cohors-Asturies à la demande de Christian Pineau, qui écrit de lui : « Ce professeur aux gestes vifs, aux yeux brillants…différent des hommes que j’ai rencontrés jusqu’ici….ayant plus le goût du combat que celui de la conspiration, le mot Résistance a pour lui son véritable nom. » (cité dans « Jean Cavaillès, Résistant ou la pensée en actes », de Alya Aglan et Jean-Pierre Azéma, édition Flammarion, 2002). En février 1943, il rencontre Charles de Gaulle à Londres puis revient en France où, trahi par l’un de ses agents de liaison, il est finalement arrêté le 28 août 1943 à Paris. Torturé par la Gestapo, incarcéré à Fresnes et à Compiègne en attente d’être déporté, il est fusillé le 17 février 1944 dans la citadelle d’Arras et enterré dans une fosse commune, sous une croix de bois portant l’inscription « Inconnu no 5 ».

Compagnon de la Libération à titre posthume, Jean Cavaillès est finalement inhumé dans la crypte de la Chapelle de la Sorbonne, où il repose aux côtés de 11 autres universitaires et des 5 martyrs du Lycée Buffon, tous héros de la Résistance.

La Sorbonne est régulièrement le théâtre d’action de mémoire ; récemment, une plaque commémorant l’impression dans ses caves, entre août 1941 et septembre 1942, du principal journal de la Résistance Française, Défense de la France, a ainsi été posée dans le Hall des Amphithéâtres.

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