Le buste d’Octave Gréard de retour dans le square Paul Painlevé

Monument en l'honneur d'Octave Gréard square Paul Painlevé

Le square Paul Painlevé, charmant jardin enchâssé entre la Sorbonne et le Musée de Cluny, était jusqu’à il y a peu orphelin d’un de ses résidents : le buste d’Octave Gréard. Vandalisée en 2012, cette sculpture, restaurée, vient d’être réinstallée à sa juste place. A cette occasion, une cérémonie s’est déroulée lundi 16 octobre 2017, en présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Gilles Pécout, recteur de l’académie de Paris, recteur de la région académique Île-de-France, chancelier des universités, Florence Berthout, maire du 5e arrondissement, Catherine Vieu-Charier, adjointe à la maire de Paris en charge des questions relatives à la mémoire et au monde combattant, Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la maire de Paris en charge de l’enseignement supérieur, de la vie étudiante et de la recherche ainsi que Didier Sicard, arrière-petit-fils d’Octave Gréard, professeur de médecine, ancien Président du comité consultatif national d’éthique.

La cérémonie s’est déroulée en présence d’un public nombreux.

La cérémonie s’est déroulée en présence d’un public nombreux.

La restauration du buste détérioré a été confiée à la COARC – la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles. Le travail minutieux de ce service de la Mairie de Paris, qui a notamment en charge les 500 statues qui ornent l’espace public de la capitale, a permis de pallier aux déprédations des vandales. Le monument à la mémoire d’Octave Gréard, réalisé par le sculpteur Jules Chaplain en 1909, est ainsi de nouveau complet.

Le buste restauré d'Octave Gréard square Paul Painlevé.

Le buste restauré avec soin.

Si plusieurs lieu rendent hommage à Octave Gréard – un collège dans le 8e, une avenue dans le 7e et une salle d’apparat en Sorbonne, rappelant son rôle fondamental dans la reconstruction de la vénérable université dont il inaugura le secteur Nord en août 1889 pour célébrer le centenaire de la Révolution française –, ce square est le plus symbolique. En effet, sans l’intervention de M. Gréard, cet espace vert, qui s’appelait d’ailleurs square de la Sorbonne jusqu’au milieu des années 1930, n’existerait tout bonnement pas. C’est lui qui, comme l’a rappelé Gilles Pécout dans son discours, parvint un 29 juillet 1898 à convaincre les autorités de l’époque de stopper la construction d’un immeuble de 7 étages en leur expliquant, tandis qu’il les raccompagnait sur le seuil de la Sorbonne à l’issue de la cérémonie de remise des prix du Concours Général, « combien il serait dommageable de voir un immeuble obstruer la perspective entre la nouvelle Sorbonne et le musée de Cluny. ».

C’est là l’un des insignes accomplissements d’un grand homme qui, plus d’un siècle après sa mort, demeure par sa modernité, selon les mots de Gilles Pécout, « au cœur de la communauté éducative de notre temps. »

Octave Gréard, un « grand pédagogue »

Valéry, Clément dit Octave Gréard, ancien élève de l’une des premières promotions républicaines de l’École normale de la rue d’Ulm – celle de 1849 –, universitaire réputé et excellent vulgarisateur fut, comme l’a souligné Gilles Pécout, « un grand pédagogue, artisan d’une éducation républicaine et populaire ».

Discours du recteur Gilles Pécout lors de la cérémonie de réinstallation du buste d'Octave Gréard square Paul Painlevé.

Le recteur Gilles Pécout lors de son discours et, à gauche, une photo d’Octave Gréard.

Directeur général de l’instruction publique dans la Seine après 1870, il a notamment travaillé à la réhabilitation des écoles après le siège de Paris, reprenant le projet d’éducation gratuite et d’apprentissage de la Commune. C’est aussi à lui que la communauté éducative doit la généralisation des notions de programme, d’emploi du temps et une attention toute particulière à l’enseignement aux filles. Par ailleurs, il a veillé avec soin sur les écoles populaires du nord de Paris, préfigurant le travail mené de nos jours par le Ministère de l’Éducation nationale et l’ensemble de ses partenaires pour une école qui combat les inégalités sociales et leurs conséquences pédagogiques.

La Marseillaise chantée lors de la cérémonie de réinstallation du buste d'Octave Gréard square Paul Painlevé.

Pour clore la cérémonie, les élèves de l’école Ramponeau ont interprété la Marseillaise en l’honneur d’Octave Gréard.

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