L’artiste peintre Claire Chesnier et l’universitaire Sarah Fainberg sont les lauréates respectives des prix Fénéon et Hertz 2014. François Weil, recteur de l’académie, chancelier des universités de Paris leur a remis leur récompense jeudi 2 avril 2015, dans le prestigieux Salon Richelieu en Sorbonne, en présence notamment de Dominique Schnapper, directeur d’études à l’EHESS, ancien membre du Conseil Constitutionnel.

Claire Chesnier, lauréate du prix artistique Fénéon 2014 (à gauche) et Sarah Fainberg, lauréate du prix Hertz 2014 (à droite) en pleine séance de dédicaces.

La Chancellerie des universités de Paris décerne chaque année plusieurs prix parmi lesquels le prix Fénéon et le prix Hertz. Ces deux prix ont en commun de récompenser, comme l’explique François Weil, « une œuvre en devenir, celle d’un jeune artiste, d’un jeune chercheur, d’un jeune écrivain ».

Claire Chesnier, lauréate du prix artistique Fénéon 2014

Le prix Fénéon a été créé à l’initiative du critique d’art Félix Fénéon et de sa femme, Fanny, qui ont légué le bénéfice de la vente de leur collection de tableaux à l’Université de Paris. Depuis sa création en 1949, nombre d’artistes de renoms tels que Paul Rebeyrolle, Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, le sculpteur Louis Derbré et bien d’autres ont reçu le prix Fénéon à l’aube de leur carrière.

Pour l’édition 2014, le choix du jury s’est porté sur les œuvres de Claire Chesnier. Née en 1986, cette jeune artiste peintre est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris et prépare un doctorat à l’Université Panthéon-Sorbonne en Arts et Sciences de l’Art. Dans sa peinture, « Les formes s’affirment comme pour exprimer une puissance, une fausse puissance sans doute, celle qui croit pouvoir attraper l’aurore, le jour qui pointe après la nuit. Mais, à l’intérieur, quelque part dans la forme d’apparence massive, se cache une parcelle d’aurore, un léger voile qui se dépose malgré tout. […] On ne peut voir les peintures de Claire Chesnier deux fois de la même manière, comme elle ne peut reproduire deux fois le même geste, vivre deux fois le même instant » (Léa Bismuth, critique d’art et commissaire d’exposition).

Lauréate en 2010 du prix Agnès b. des Amis des Beaux-Arts de Paris, du Prix Talent Contemporain de la Fondation François Schneider en 2012 et, en 2013, du prix Yishu 8 de la Maison des arts de Pékin, Claire Chesnier rejoint donc les rangs prestigieux des titulaires du prix Fénéon.

À noter qu’elle exposera, en compagnie d’autres artistes, à la Galerie du jour Agnès b. pour « Traits d’esprit », du 11 avril au 23 mai 2015.

Sarah Fainberg, lauréate du prix Henri Hertz 2014

Poète, écrivain et journaliste, Henri Hertz mit sa plume sarcastique et son esprit ouvert, généreux et libéral au service des faibles et des opprimés, contre l’autoritarisme et toutes les formes d’exclusion, depuis la fin du 19ème siècle jusqu’à la première moitié du 20ème siècle.

Le prix Hertz récompense ainsi, depuis sa création en 1986, « la meilleure œuvre qui lui sera soumise pour un étudiant ou tout autre auteur, propre à faire connaître ou comprendre les préoccupations éthiques et civiques du courant et du milieu auxquels a appartenu Monsieur Henri Hertz, ou à reprendre dans une œuvre de création, les inspirations de ce courant et de ce milieu. ».

Le jury a, pour l’édition 2014, décidé de récompenser le travail de Sarah Fainberg : « Les discriminés. L’antisémitisme soviétique après Staline. ». L’ouvrage, fruit d’un travail de thèse en science politique, fait état avec rigueur d’un cas d’injustice parmi celles qu’Henri Hertz a combattues tout au long de sa vie ; il présente un récit historique richement illustré d’exemples de ségrégations et discriminations subis par les juifs en Union soviétique depuis Staline.

De gauche à droite, François Weil, recteur de l’académie, chancelier des universités de Paris, Claire Chesnier, lauréate du prix artistique Fénéon 2014, Richard Conte, professeur d’arts plastiques à l’université Panthéon-Sorbonne, directeur de thèse de Mme Chesnier, Dominique Colas, professeur émérite de sciences politiques à l’IEP de Paris, directeur de thèse de Mme Fainberg, Sarah Fainberg, lauréate du prix Hertz 2014 et Marie-Laure Coquelet, vice-chancelier des universités de Paris.